La jurisprudence francophone des Cours suprêmes


recherche avancée

08/03/1988 | CEDH | N°12002/86

CEDH | GRANT c. ROYAUME-UNI


s ent e nce a n d o n the factors which t h e a pp l i cant fel t miti gated in his fav o ur a nd it also had before it th e no te of th e first i ns tance jud ge o n the p roceedings . In these circumstances there i s nothi ng to s h o w that th e applica nt 's appeal w as not heard fa idy, in conform i ty w it h Article 6 p a r a . 1 of the C on vention . It fo ll ow s that t his part of the appli ca nt 's com plai nt is manifestly ill-fo un ded within th e mean in g of A rt icle 27 p a ra . 2 of th e Co n ventio n .
Résumé des faits pertin ents Le requérant fut re mnnu coupable

en 1985 de détention d'une arme à feu et de fausse mon...

s ent e nce a n d o n the factors which t h e a pp l i cant fel t miti gated in his fav o ur a nd it also had before it th e no te of th e first i ns tance jud ge o n the p roceedings . In these circumstances there i s nothi ng to s h o w that th e applica nt 's appeal w as not heard fa idy, in conform i ty w it h Article 6 p a r a . 1 of the C on vention . It fo ll ow s that t his part of the appli ca nt 's com plai nt is manifestly ill-fo un ded within th e mean in g of A rt icle 27 p a ra . 2 of th e Co n ventio n .
Résumé des faits pertin ents Le requérant fut re mnnu coupable en 1985 de détention d'une arme à feu et de fausse monnaie. Il avait plaidé coupable . Il fut condamné à un total de six ans d'emprisonnement par la High Couii ofJusticiarv , siégennt à Glasgow, et fit appel de la peine devant la Cou rt of Criminal Appea( . A l'audience d'appel le 22 no vernbre 1 985, la cour était en possession du rapport du premier juge . Aucun tém oin ti e fu t entendu . Pendant que l'avocate du requérant s'adressait à la c our, elle eut le sentiment que les juges , par les quesfi nns qu 'ils posaient, considéraient la peine crnnme excessivemeut légère. Sur instructions de sou client, qui assistait d !'audience, elle demanda l'autorisation de se désister de !'appel mais, exerçant le pouvoir discrétionnaire qui lui est conféré lorsgu 'ime telle demande est faite après le début de ! 'audience . la cour refiisa l'autorisation. Elle onnu/a la peine du requéran i el lui substitua deux peines de cinq aris de prison chacune, à purg er cort sécutivewient .
(TRADUCTION) EN DROIT (Extrait) L L e requ érant se plaint d'abord de s'être v u refuser un procès éq uit able e n ce que la Hi g h Court o f Appea l a acc ru sa pei ne e t l ui a refusé l'autorisation de se d és i ster de so n a pp el à l 'au dience du 22 n ovembre 1 9 8 5 . L 'artic l e 6 par . 1 d e l a Convention se lit ai ns i : « T out e pe rso nne a d roit à ce que sa c ause so it e nte ndu e é quitab l em e nt , publi qu e m e nt et dan s un délai raisonnab le , p ar un tribunal in dépe nd ant et i mpart i a l , établi p ar l a l oi, qui déc idera, soi t des co ntes t a tion s s ur ses dro it s et obliga tion s de caractère ci vi l , soit du bien -fo ndé d e toute accusation en mati ère pénal e dirigée contre elle . . . » 22 1
La C ommi ss i on rappe l le que, sel on sa j uri sprudence constante, l'équité d ' un pr ocès do it être examinée par ré fé ren ce à l'e ns emble de l a p rocédure ( No 52 4/59 , déc . 19 .12 .60, Annuaire 3 pp . 323-353 et No 8289/78, déc . 5 .3 .80, D . R . 18 p .l W) . L a Comm iss io n relève notamment que le requér a nt était personnellement présen t tan t à son pr ocès qu ' à l ' audien ce d'appel et qu 'à ce s d e ux occ a sio ns, il a été re prése nté par un avocat . D an s ezs conditions, rien n e mo ntr e q ue le principe de l 'égalit é des armes, consacré pa r l a no ti on de procès équi table, n'ait pa s été respect é . L e requérant souti ent qu e les q uestion s posées à so n avocate par la co ur d'appel indiquaien t c lai reme n t que, dès le déb ut , l es ju ges estimai ent l'appel sa ns fo nde m e nt et n 'ét a ient donc pas di sposés à en examine r co n ven abl e ment le bien -fondé . L a Co m mi ss i o n est im e cependant qu ' i l fa ut cl air emzn t d istin guer to ut e al l égat ion de parti pri s de la part d ' un tribunal du cas o ù un e jur i dicti o n a d éj 8 c onnai ssance du d ossi er et o ù l es ju ges ont e u la poss ibilité de se p ré parer en étudiant l es d oss i ers, ce qui peut co nd ui r e inév it abl eme nt les j uges à se fa ire un e p rem ière id ée ou opinio n quant au bien -fon dé de l 'appel , sou s rése rve d 'e nte ndre l es plaid o i ries elles-mêmes . L a C ommi ssio n cons tat e qu 'e n deh o rs d u fa il qu e l a cour d 'a pp el sembl e s'ê tre fo r gé u ne telle idée première sur l'a pp el, l e requ é rant n'a soum is aucun é lément pr ou vant une a lléga t io n de parti pri s effectif e t rien n'indique d an s les fa its d e la cause, tels qu ' i ls o nt été so um is, que l a co u r d 'appel n ' a pa s respec té la condition d' i m partia l ité prév ue à l'artic l e 6 par . 1 d e la C on ve nti o n . Le requérant so uti ent par a i ll eurs qu 'i l n 'éta it pas équi tabl e d e l' emp êcher de se d ési st er de l 'a pp el q u 'i l avait i nterj eté et qui éta it en cours d e d écisio n l orsq ue so n avocat e et lui-même ont estimé qu'il n 'abo ut irait pas . La Co mm iss i on rel ève à ce t égard q u e le d roit écoss ais prévoit e xp ressé ment la possi b i l ité de se dés i st er d'u n appel au x co n d it io n s d e l' artic l e 244 de l a l oi d e 1 9 75 , m a i s qu e l a mise en jeu de ce t ani cle se limit e au cas où l'audi e nce d'appel n'a pas e ncore co m me ncé . La Com mission co ns tate en l'espèce qu e la Co ur t of Crimi nal Appeal n'a pas p orté a tt e i nte à l'équité de l ' audience d 'app el e n exigeant q ue s'ac hève l 'appel qu i n 'ava it pas se u lem e nt ét é introduit, ma i s po ur leq uel l ' aud ien ce é ta it déj à e n cou rs . Le r e qué rant se plaint e n o ut re de ce qu e la cour l u i a in fligé une peine de qu atr e a ns d e pr ison sa n s ent e nd re au cun té moi n . La Commi ssi on r appe lle que , le req uérant ayant plaidé coupa b le deva nt l ' instance infé rieu re su r les deux ch efs d'accusation auxquel s se ré fé rait l ' app e l , a ucun témo i g nage n ' avait été prod uit à cet égard , même si des t é m oi g nages à ch arge et à d éc harge o n t été do nnés pour un a utre accu sé s ur d es accu sati o ns connexes d e con trefaçon , d ont le requérant fut par l a suite reco nnu n on co up abl e . Le r a pp ort du tribunal de prem i8re ins tance expose br ièvement les fai ts, le j uge préc i sa nt qu e l es deux accusations so nt très g rav es . La co ur n 'a pas exigé un c omp[e rendu d e la procé d u re en pre m ière in stan ce, et ri e n n'indique qu e si un t el compte ren du avait ét é produit , i l aurait affecté sa déci sion s u r l 'ap pel du r e qu é rant, leq u el portait s u r l a pei ne et n o n s ur la con damn ation .
222
La Commiss i o n r elève que l a Cou rt o f Cri minal Appeal est habil itée, au x termes de l'a rticl e 244 par. 3 (b) lu en li aiso n avec l'a rt icle 228 par. 2 de la loi de 1 9 75, à en ten dre des t é moignages com pl émentaires . Il semb le qu'en l'espèce la cou r n'ait pas j ugé nécessai re de le fa ir e pour décider de l a gravité d es deux délits et que ni le req u éra n t ni son avocate n'aient demandé à l a cour d'e nte ndre d'a ut res témo in s . Toutefois, en parve na nt à sa conc lu sion , la Cour a tiré p ani des pl ai doir ies de l 'uvoeate sur l a g rav it é de la pe i n e in tli gée a u requérant et su r les circonstances que le requérant estim ait @tre atténuantes e n sa faveur . La Co u r disposait égal em ent de l a n ote s u r l a procédure établ ie par l e juge d ' instan ce . D an s ces conditions, r ien n'indique qu e l'appel d u requéra nt n'ait pas été ente n d u équit abl ement , conformément à l'article 6 p a r . 1 de l a C o n ve nt io n . u s'en suit que le grief du r e qué r a nt es t , su r ce p oi nt, ma ni festement ma l fo ndé a u se ns de l 'art icle 27 par . 2 de l a Convention .
223


Synthèse
Formation : Commission
Numéro d'arrêt : 12002/86
Date de la décision : 08/03/1988
Type d'affaire : Décision
Type de recours : Partiellement recevable ; partiellement irrecevable

Analyses

(Art. 11-2) PROTECTION DES DROITS ET LIBERTES D'AUTRUI, (Art. 14) DISCRIMINATION, (Art. 3) PEINE INHUMAINE, (Art. 35-1) EPUISEMENT DES VOIES DE RECOURS INTERNES, (Art. 6-1) PROCES EQUITABLE, (Art. 6-3-d) INTERROGATION DES TEMOINS, (Art. 8-1) RESPECT DE LA VIE FAMILIALE, (Art. 8-2) NECESSAIRE DANS UNE SOCIETE DEMOCRATIQUE, (Art. 8-2) PREVUE PAR LA LOI, (Art. 8-2) PROTECTION DE LA MORALE, (Art. 8-2) PROTECTION DE LA SANTE


Parties
Demandeurs : GRANT
Défendeurs : ROYAUME-UNI

Origine de la décision
Date de l'import : 21/06/2012
Fonds documentaire ?: HUDOC
Identifiant URN:LEX : urn:lex;coe;cour.europeenne.droits.homme;arret;1988-03-08;12002.86 ?

Source

Voir la source

Association des cours judiciaires suprmes francophones
Organisation internationale de la francophonie
Juricaf est un projet de l'AHJUCAF, l'association des Cours suprêmes judiciaires francophones. Il est soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie. Juricaf est un projet de l'AHJUCAF, l'association des Cours suprêmes judiciaires francophones. Il est soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Logo iall 2012 website award