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17/02/1989 | FRANCE | N°69589

France | France, Conseil d'État, 1 ss, 17 février 1989, 69589


Vu la requête enregistrée le 17 juin 1985 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentée par la SOCIETE SODICAS, demeurant ..., et tendant à ce que le Conseil d'Etat :
1° annule le jugement du 22 mars 1985 par lequel le tribunal administratif de Versailles saisi en application de l'article L.511-1 du code du travail d'une question préjudicielle posée par le conseil des prud'hommes de Meaux, relative à la légalité de la décision tacite par laquelle le directeur départemental du travail et de l'emploi de Seine-et-Marne a autorisé la SOCIETE SODICAS à licencier po

ur motif économique Mme X..., caissière en chef dans le supermarch...

Vu la requête enregistrée le 17 juin 1985 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentée par la SOCIETE SODICAS, demeurant ..., et tendant à ce que le Conseil d'Etat :
1° annule le jugement du 22 mars 1985 par lequel le tribunal administratif de Versailles saisi en application de l'article L.511-1 du code du travail d'une question préjudicielle posée par le conseil des prud'hommes de Meaux, relative à la légalité de la décision tacite par laquelle le directeur départemental du travail et de l'emploi de Seine-et-Marne a autorisé la SOCIETE SODICAS à licencier pour motif économique Mme X..., caissière en chef dans le supermarché exploité par cette société, a déclaré illégale cette décision ;
2° déclare légale ladite décision ;

Vu les autres pièces du dossier ;
Vu le code du travail ;
Vu le code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ;
Vu l'ordonnance n° 45-1708 du 31 juillet 1945, le décret n° 53-934 du 30 septembre 1953 et la loi n° 87-1127 du 31 décembre 1987 ;
Vu la loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 ;
Après avoir entendu :
- le rapport de M. Daguet, Auditeur,
- les conclusions de M. Tuot, Commissaire du gouvernement ;

Considérant qu'en vertu du troisième alinéa de l'article L.122-14 du code du travail, en cas de licenciement pour motif économique, la demande d'autorisation ne peut être adressée par l'employeur à l'autorité administrative compétente qu'après entretien entre l'employeur et l'intéressé ; que, toutefois, selon le deuxième alinéa de l'article L.122-14-6 du même code, cette disposition n'est pas applicable aux salariés qui ont moins d'un an d'ancienneté ; qu'il n'est pas contesté que Mme X... avait moins d'un an d'ancienneté lorsque la SOCIETE SODICAS a, le 15 juin 1984, demandé l'autorisation de la licencier pour motif économique ; qu'ainsi, ladite société n'était pas tenue de convoquer Mme X... pour l'entretien prévu à l'article L.122-14 susmentionné ;
Mais considérant qu'il ressort des pièces du dossier que Mme X..., dont le licenciement a été tacitement autorisé par l'autorité administrative le 30 juin 1984, a été remplacée dans son emploi de caissière en chef par Mme Y..., embauchée par la société SODICAS en juillet 1984 ; qu'ainsi, l'emploi de Mme X... n'a pas été supprimé ; qu'en accordant tacitement l'autorisation de licenciement demandée, l'autorité administrative a entaché sa décision d'une erreur de droit ; qu'il résulte de ce qui précède que la SOCIETE SODICAS n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Versailles, saisi sur renvoi du conseil de prud'hommes de Meaux, a déclaré illégale l'autorisation contestée ;
Article 1er : La requête de la SOCIETE SODICAS est rejetée.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à la SOCIETE SODICAS, à Mme X..., au greffier du conseil de prud'hommes de Meaux et au ministre du travail, de l'empli et de la formation professionnelle.


Synthèse
Formation : 1 ss
Numéro d'arrêt : 69589
Date de la décision : 17/02/1989
Type d'affaire : Administrative

Analyses

TRAVAIL ET EMPLOI - LICENCIEMENTS - AUTORISATION ADMINISTRATIVE - SALARIES NON PROTEGES - LICENCIEMENT POUR MOTIF ECONOMIQUE - PROCEDURE PREALABLE A L'AUTORISATION ADMINISTRATIVE - LICENCIEMENT INDIVIDUEL - Entretien préalable - Condition d'ancienneté (article L122-14-6 du code du travail) - Condition non remplie.

TRAVAIL ET EMPLOI - LICENCIEMENTS - AUTORISATION ADMINISTRATIVE - SALARIES NON PROTEGES - LICENCIEMENT POUR MOTIF ECONOMIQUE - REALITE DU MOTIF ECONOMIQUE - MOTIF DENUE DE REALITE - Absence de suppression du poste de l'intéressé - Erreur de droit.


Références :

Code du travail L122-14 al. 3, L122-14-6 al. 2


Publications
Proposition de citation : CE, 17 fév. 1989, n° 69589
Inédit au recueil Lebon

Composition du Tribunal
Rapporteur ?: Daguet
Rapporteur public ?: Tuot

Origine de la décision
Date de l'import : 02/07/2015
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CE:1989:69589.19890217
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