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05/04/2007 | FRANCE | N°04PA03074

France | France, Cour administrative d'appel de Paris, 1ère chambre, 05 avril 2007, 04PA03074


Vu la requête, enregistrée le 16 août 2004, présentée pour M. Jean-Marc X, demeurant ... (92310), par Me Langlois-Thieffry ; M. X demande à la cour :

1°) d'annuler le jugement n° 0209626 du 28 avril 2004 par lequel le Tribunal administratif de Paris a fait droit à la demande de Voies navigables de France (VNF) en le condamnant, dans un délai de deux mois à compter de la notification du jugement et sous astreinte de 50 euros par jour de retard, à enlever du domaine public le bateau King Kong of Neptune lui appartenant ;

2°) de mettre à la charge de Voies navigables d

e France la somme de 2 500 euros au titre de l'article L 761-1 du code de...

Vu la requête, enregistrée le 16 août 2004, présentée pour M. Jean-Marc X, demeurant ... (92310), par Me Langlois-Thieffry ; M. X demande à la cour :

1°) d'annuler le jugement n° 0209626 du 28 avril 2004 par lequel le Tribunal administratif de Paris a fait droit à la demande de Voies navigables de France (VNF) en le condamnant, dans un délai de deux mois à compter de la notification du jugement et sous astreinte de 50 euros par jour de retard, à enlever du domaine public le bateau King Kong of Neptune lui appartenant ;

2°) de mettre à la charge de Voies navigables de France la somme de 2 500 euros au titre de l'article L 761-1 du code de justice administrative ;

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Vu les autres pièces du dossier ;

Vu la loi n°2002-1062 du 6 août 2002 ;

Vu le code du domaine public fluvial et de la navigation intérieure ;

Vu le code de justice administrative ;

Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;

Après avoir entendu au cours de l'audience publique du 22 mars 2007 :

- le rapport de Mme Briançon, rapporteur,

- les observations de Me Langlois-Thieffry, pour M. X,

- et les conclusions de M. Bachini, commissaire du gouvernement ;

Considérant que le 7 mars 2002, un procès-verbal de contravention de grande voirie a été dressé à l'encontre M. X, propriétaire d'un bateau qui stationnait irrégulièrement sur la rive gauche de la Seine sur le territoire de la commune de Sèvres depuis le 28 février 2002 ; que ce procès-verbal a été notifié à M. X le 18 mars 2002 ; que Voies navigables de France a saisi le Tribunal administratif de Paris le 9 juillet 2002, en application des dispositions de l'article L 774-1 et suivants du code de justice administrative en indiquant au tribunal que M. X demeurait ... à Neuilly ; que, par jugement en date du 28 avril 2004, le magistrat délégué par le président du tribunal a condamné M. X à enlever son bateau du domaine public fluvial dans un délai de 2 mois à compter de la notification du jugement sous peine d'une astreinte de 50 euros par jour de retard ; que M. X fait appel de ce jugement ;

Sur la régularité du jugement attaqué :

Considérant qu'il résulte de l'instruction que le greffe du Tribunal administratif de Paris, saisi comme dit ci-dessus par VNF a adressé à M. X tous les actes de procédure à l'adresse située à Neuilly mentionnée dans le procès-verbal de contravention de grande voirie en cause comme étant la sienne ; que chacun de ces actes, de la communication de la requête à l'avis d'audience est revenu au tribunal avec la mention « NPAI » ; qu'il ne saurait être fait grief à l'intéressé, qui n'a jamais été informé de l'instruction d'une instance juridictionnelle à son encontre de n'avoir pas fait connaître au tribunal son changement d'adresse, dont au demeurant VNF avait eu connaissance en décembre 2002 ; que dès lors, M. X est fondé à soutenir que la procédure menée devant le Tribunal administratif de Paris est entachée d'irrégularité et à demander l'annulation du jugement attaqué ;

Considérant qu'il y a lieu d'évoquer et de statuer sur la demande de VNF ;

Sur les conclusions tendant au paiement d'une amende :

Considérant qu'en vertu des articles 1er et 2 de la loi susvisée du 6 août 2002, les contraventions de grande voirie commises avant le 17 mai 2002 sont amnistiées ; que l'intervention de ces dispositions fait définitivement obstacle à la condamnation de M. X au paiement d'une amende à raison des faits qui lui sont reprochés dans le procès-verbal dressé à son encontre le 7 mars 2002 ; qu'ainsi lesdites conclusions sont devenues sans objet ;

Sur les conclusions tendant à l'évacuation du domaine :

Considérant qu'aux termes de l'article 29 du code du domaine public fluvial et de la navigation intérieure alors en vigueur : « Les riverains, les mariniers et autres personnes sont tenus de faire enlever les … empêchements qui, de leur fait, ou du fait de personnes ou de choses à leur charge, se trouveraient sur le domaine public fluvial … » ;

Considérant qu'il résulte de l'instruction que M. X, poursuivi par VNF, sur le fondement de l'article 29 du code du domaine public fluvial et de la navigation intérieure, a vendu son bateau le 13 novembre 2004 ; que, par suite, la demande de VNF tendant à la condamnation de M. X à enlever son bateau du domaine public fluvial sous astreinte est devenue sans objet ;

Sur les conclusions tendant à l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative :

Considérant qu'il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de faire application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative et de mettre à la charge de Voies Navigables de France la somme demandée par M. X, au titre des frais exposés par lui et non compris dans les dépens ;

D É C I D E :

Article 1er : Le jugement du Tribunal administratif de Paris du 28 avril 2004 est annulé.

Article 2 : Il n'y a plus lieu de statuer sur les conclusions tendant à ce que M. X soit condamné au paiement d'une amende et à enlever du domaine public le bateau « King Kong of Neptune ».

Article 3 : Les conclusions de M. X présentées au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.

N°04PA03074 2


Synthèse
Tribunal : Cour administrative d'appel de Paris
Formation : 1ère chambre
Numéro d'arrêt : 04PA03074
Date de la décision : 05/04/2007
Type d'affaire : Administrative

Composition du Tribunal
Président : Mme la Pré SICHLER-GHESTIN
Rapporteur ?: Mme Claudine BRIANCON
Rapporteur public ?: M. BACHINI
Avocat(s) : LANGLOIS-THIEFFRY

Origine de la décision
Date de l'import : 02/07/2015
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;cour.administrative.appel.paris;arret;2007-04-05;04pa03074 ?
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