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06/01/1998 | FRANCE | N°95-12258

France | France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 06 janvier 1998, 95-12258


Sur le moyen unique, pris en ses trois branches :

Attendu, selon le jugement attaqué (tribunal de grande instance de Saint-Nazaire, 9 novembre 1994), rendu en dernier ressort, que la Caisse régionale de Crédit agricole mutuel de Loire-Atlantique (la banque), créancière hypothécaire de M. X..., en liquidation judiciaire, a poursuivi la vente par voie de saisie immobilière de l'immeuble hypothéqué ;

Attendu que la banque fait grief au jugement, de l'avoir déclarée adjudicataire de l'immeuble à défaut d'enchères pour le montant de sa mise à prix, alors, selon le pourv

oi, d'une part, que la disposition de l'article 706 du Code de procédure c...

Sur le moyen unique, pris en ses trois branches :

Attendu, selon le jugement attaqué (tribunal de grande instance de Saint-Nazaire, 9 novembre 1994), rendu en dernier ressort, que la Caisse régionale de Crédit agricole mutuel de Loire-Atlantique (la banque), créancière hypothécaire de M. X..., en liquidation judiciaire, a poursuivi la vente par voie de saisie immobilière de l'immeuble hypothéqué ;

Attendu que la banque fait grief au jugement, de l'avoir déclarée adjudicataire de l'immeuble à défaut d'enchères pour le montant de sa mise à prix, alors, selon le pourvoi, d'une part, que la disposition de l'article 706 du Code de procédure civile, selon laquelle, à défaut d'enchère portée pendant la durée des trois bougies allumées successivement lors de l'audience d'adjudication, le poursuivant est déclaré adjudicataire pour la mise à prix, n'est point constitutive d'une règle de forme, que, pour avoir néanmoins déclaré cette disposition applicable à la vente d'un immeuble dépendant d'une liquidation judiciaire, le Tribunal a violé tant ledit article 706 en son deuxième alinéa, que l'article 154 de la loi du 25 janvier 1985, alors, d'autre part, qu'il n'y a lieu, à défaut d'enchère portée, de déclarer adjudicataire le créancier poursuivant, que, pour autant que celui-ci est libre de fixer la mise à prix comme il l'entend ; qu'en statuant néanmoins comme il a fait, bien qu'en matière de vente d'un immeuble dépendant d'une liquidation judiciaire, la fixation de la mise à prix appartienne au juge-commissaire, même s'il peut lui falloir recueillir l'accord du créancier poursuivant, le Tribunal a violé les articles 706 du Code de procédure civile, 154 de la loi du 25 janvier 1985 et 125 du décret du 27 décembre 1985 ; et alors, enfin, que la faculté explicitement laissée au juge-commissaire de fixer une mise à prix inférieure à la mise à prix initiale au cas où aucune enchère n'atteint celle-ci, est exclusive de l'application de l'article 706 du Code de procédure civile, texte qui régit spécifiquement les saisies immobilières sans que, contrairement à ce que la cour d'appel en a pensé, le droit de ces dernières ne comporte une alternative à cette application ; que, pour avoir statué ainsi qu'il l'a fait, le Tribunal a impérativement violé les articles 706 du Code de procédure civile, 154 de la loi du 25 janvier 1985, et 125 du décret du 27 décembre 1985 ;

Mais attendu, d'une part, qu'aux termes de l'article 129 du décret du 27 décembre 1985, la vente sur saisie immobilière est soumise aux dispositions du titre XII du livre V du Code de procédure civile et donc à l'article 706, alinéa 2, dudit Code, figurant sous ce titre ;

Attendu, d'autre part, que lorsque la vente est poursuivie par un créancier, en application de l'article 161 de la loi du 25 janvier 1985, la mise à prix n'est pas déterminée par le juge-commissaire seul mais par celui-ci, en accord avec le créancier poursuivant ;

Attendu, enfin, que l'article 706, alinéa 2, du Code de procédure civile s'applique, en cas de carence d'enchères, que le juge-commissaire ait ou non usé de la faculté qui lui appartient de fixer, dans l'ordonnance autorisant la vente, une mise à prix inférieure à la mise à prix initiale ;

D'où il suit que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.


Synthèse
Formation : Chambre commerciale
Numéro d'arrêt : 95-12258
Date de la décision : 06/01/1998
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Commerciale

Analyses

ENTREPRISE EN DIFFICULTE (loi du 25 janvier 1985) - Liquidation judiciaire - Actif - Cession - Immeuble - Saisie - Enchères - Absence - Poursuivant déclaré adjudicataire .

ADJUDICATION - Saisie immobilière - Enchères - Absence - Liquidation judiciaire du saisi - Effets - Adjudicataire - Créancier poursuivant

Aux termes de l'article 129 du décret du 27 décembre 1985, la vente sur saisie immobilière est soumise aux dispositions du titre XII du livre V du Code de procédure civile et donc à l'article 706, alinéa 2, figurant sous ce titre ; lorsque la vente est poursuivie par un créancier en application de l'article 161 de la loi du 25 janvier 1985 la mise à prix n'est pas déterminée par le juge-commissaire seul mais par celui-ci après accord avec le créancier poursuivant ; l'article 706, alinéa 2, du Code de procédure civile s'applique en cas de carence d'enchères, que le juge- commissaire ait ou non usé de la faculté qui lui appartient de fixer dans l'ordonnance autorisant la vente une mise à prix inférieure à la mise à prix initiale fixée en commun accord avec le créancier poursuivant.


Références :

Code de procédure civile 706 al. 2
Décret 85-1387 du 27 décembre 1985 art. 129
Loi 85-98 du 25 janvier 1985 art. 161

Décision attaquée : Tribunal de grande instance de Saint-Nazaire, 09 novembre 1994


Publications
Proposition de citation : Cass. Com., 06 jan. 1998, pourvoi n°95-12258, Bull. civ. 1998 IV N° 2 p. 1
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1998 IV N° 2 p. 1

Composition du Tribunal
Président : Président : Mme Pasturel, conseiller le plus ancien faisant fonction.
Avocat général : Avocat général : M. Mourier.
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Lassalle.
Avocat(s) : Avocats : MM. Cossa, Blondel.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1998:95.12258
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